Association des mères d'élèves, à Pouss

Association des mères d'élèves, à Pouss
Des mères d'élèves se réunissent pour soutenir leurs filles à l'école de Bagassaré, mars 2009

samedi 8 septembre 2012

8 septembre, Journée internationale de l'alphabétisation

En cette Journée internationale, je veux souligner le travail de tous les artisans qui oeuvrent en alphabétisation particulièrement au Cameroun et dans la région de l'Extrême-Nord auprès des Associations des mères d'élèves.



Merci à vous, au nom de vos filles et de tous vos supporteurs.
Merci Mamat, au nom des mamans de Pouss.

mardi 8 mai 2012

formation en activités génératrices de revenus pour les mères d'élèves

En novembre 2011, nous avions convié les représentantes des Associations des mères d'élèves de tout l'arrondissement de Maga à un atelier sur la planification d' activités génératrices de revenus. Une partie de leurs profits va dans le soutien à la scolarisation des filles òu à l'école en général, pour acheter des livres, payer des actes de naissance, réparer une pièce pour le forage, etc. Et notamment à Simatou, les mères ont obtenu un prêt de 1,5 million de FCFA -l'équivalent de 3 000$CAN-  pour construire un grenier et ainsi, elles peuvent stocker leurs récoltes et vendre à un meilleur prix quand la rareté s'installe.

Distribution des foyers améliorés afin de réduire la coupe de bois.

Voici ce que plusieurs groupes de femmes ont reçu dans le cadre des activités du 8 mars 2012. Pour l'avoir essayé, c'est vai que ces foyers consomment moins de bois et ils seront utiles en saison des pluies car on peut les déplacer facilement sous un abri temporaire.

Cours d’anglais en CM 2 : un mariage sans consentement


Valentin est un professeur spécialiste en anglais qui enseigne au primaire à Maga. Je l’avais invité dans un de mes focus group lors du projet Photo Voice en novembre dernier. Le thème de la discussion portait sur les obstacles que les filles rencontrent à l’école et qui freinent leur scolarisation.
Cela l’a amené à faire un exercice lors du dernier trimestre : il a demandé à toute la classe de CM 2 ce qu’ils pensent du mariage. La majorité des élèves a oralement donné des arguments contre ! Il a ensuite divisé la classe en trois et chaque équipe a écrit un récit sur une histoire de mariage forcé. Puis il a fabriqué un récit avec des phrases tirées de ce que les groupes ont remis et il a traduit ce récit.
À la rentrée du 9 avril , le cours d’anglais a porté sur l’analyse du texte.
Au-delà de l’exercice d’anglais, c’est donc toute une classe de CM 2 qui continuera à réfléchir et à exprimer des points de vue sur une telle situation –et dont la majorité des filles font trop souvent les frais !-  mais que personne ne veut vraiment mettre au défi. En  parler en classe va sûrement donner un peu d’oxygène à ces jeunes qu’on réduit au silence dans les familles.
MARRIAGE WITHOUT CONSENT
My name is Jamdada. I am 12 years old, the 7th child out of ten. My father is a rice farmer in a village known as Ziam II.
One day, I left the house for ÉP Ziam III. After a very long walk, some very strong men surrounded me, lifted me up and told me that they will take me to my husband’s house! I screamed so loud but nobody came to help me. Instead, those passing by were laughing at me! They tied my hands and feet and took me to a village called Blamatoko, where I was about to live with a man of about 65 years old.
I was then locked up in a room where I spent 2 days. The 3rd day, the man claiming to be my husband told me he must have sex with me. He used all his strength; that was the longest night I ever had…
The following day I managed to escape through the window, but was caught again. With my hands and legs tied up, we took a bike and on our way had an accident. I had a broken leg and spent 3 months in a traditional doctor’s house in Maka. Finally my mother came and took me to the General Hospital in Maroua where I spent 5 months.
Would you believe, my father became very angry that I brought shame to his family. And the man who wanted to get married with me did not want it anymore.
I am now in the house, doing nothing and left school. When I think of it, I just want to kill myself…

vendredi 30 mars 2012

5 mars 2012 : des femmes de Maga rendent visite aux femmes de Mokolo

Voici le groupe de femmes lors de notre excursion à Mokolo, dans le cadre de nos activités entourant le 8 mars. C'était jour de marché et nous en avons profité pour faire des provisions de choses qu'on retrouve rarement chez nous !!!


L'ambiance était à la joie, chansons et discussions très animées tout au long du parcours !!!

L’histoire de Tekele : comment la communauté va sauver son Centre d’études secondaires.

Vendredi 23 mars dernier, j’assiste –avec l’Inspecteur et deux autres staff de l’Inspection- à la remise des bulletins de ÉP Tekele. Ça ne sera pas une autre remise de bulletins ordinaire … car tout de suite après avoir souhaité bonnes vacances pour la pause de Pâques, la communauté s’est dirigée vers une salle de classe pour une réunion extraordinaire de l’Assemblée des parents et enseignants.
Tekele est loin en brousse, à une heure de moto de Maga sur la route de piste, et le village –très joli avec ses allées de nîmiers et ses murs de concession décorés- est le 2ème plus ancien après Pouss. Son école primaire a été érigée en 1963 et il en est sorti des élites qui rayonnent dans tout le Cameroun jusqu’à Yaoundé. Sa réputation n’était plus à faire, ses enfants brillaient même au lycée de Maroua.
Mais aujourd’hui, c’est une autre histoire. Ses effectifs baissent, peu d’enfants font le concours d’entrée en 6ème –notre sec.1- et son Centre d’études secondaires qui était rempli à pleine capacité par les enfants du village est aujourd’hui fréquenté par des enfants du Tchad et d’autres villages. Si on n’y prête pas attention, « nos enfants vont travailler pour d’autres maîtres » comme l’a si bien dit un parent. Et d’autres CES poussent ça et là, et ils font une concurrence féroce pour attirer les meilleurs éléments de Tekele.
Les parents font le constat de la situation, mais c’est surtout l’Inspecteur qui met cartes sur table : si rien n’est entrepris pour attirer les enfants à l’école, c’est le CES de Tekele qui disparaîtra. Point final. Les élites d’hier se retourneront dans leur tombe et celles d’aujourd’hui porteront la triste responsabilité de signer son certificat de décès.
Que faire alors ?? D’abord, il faut que les parents paient les frais d’APEE qui servent à payer certains enseignants. On en est encore là en 2012, où il faut convaincre les parents d’aujourd’hui des bienfaits de l’école car eux-mêmes ont été témoins de la lente dégradation de la qualité de l’enseignement. « Pourquoi continuer à payer pour la scolarité de mon enfant si après 3 ans, il ne sait même pas encore lire, écrire et compter !! » s’est exclamé un parent. Et bien, si vous payez vos maîtres, ils vont enseigner, c’est simple comme ça. Ça prend de la volonté, et comme je le disais à l’assemblée, la volonté « ça ne se mange pas, ça ne s’attrape pas dans l’air, c’est seulement entre les deux oreilles ». Le chef traditionnel du village m’a regardée en approuvant d’un signe de tête qui en disait long…
On peut aussi attirer les enfants dans des bâtiments où les enfants ne sont pas assis à même le sol, où les murs ne sont pas en paille. Les parents ont commencé à cuire des briques et ils se sont mobilisés pour demander des sacs de ciment à leurs élites.
Pour moi, c’est comme ça que commence un plaidoyer … et de composer une lettre qui fera son chemin … et l’histoire de Tekele pourra continuer avec ses nouvelles élites et plus d’enfants instruits.
Et moi de rentrer en moto par un autre chemin tout aussi long et au soleil de plomb, qui me donne souvent à penser qu’il faut aussi plus que de la volonté pour prendre le chemin de son école primaire. Il faut aussi du courage.

jeudi 2 février 2012

Leçon de lecture en CM 2 - 6ème année -, 1er décembre 2011, Journée internationale du VIH-sida.

Pour souligner cette journée, nous avons choisi de proposer aux enseignants de CM 2 deux activités pédagogiques, tirées d’un guide réalisé en 2008 par deux ex-volontaires de Bogo, Yasmine et Raphaëlle.
Et puisque le thème des journées pédagogiques de l’Inspection cette année –et qu’on doit renforcer tout au long de l’année- est la compétence en lecture, nous avons choisi un court texte et un jeu-questionnaire facile à exploiter en classe, d’une durée totale d’une heure ou moins si l’enseignant-e choisit une seule activité. On peut même faire le lien avec le programme d’éducation à la citoyenneté, en sensibilisant les enfants sur les caractères national et mondial de l’événement, en leur donnant des exemples de ce qui se fera ailleurs.
Pendant le mois de novembre, nous avons rencontré individuellement les professeurs concernés, après avoir sensibilisé les directeurs de l’importance de telles activités, et leur avons distribué le matériel. Et ce matériel pourra être utilisé chaque année si on le désire. Les professeurs ici sont toujours très heureux d’avoir des documents qu’on peut conserver car ici, le matériel didactique est rare. Il a été aussi distribué aux autres volontaires VSO-RESAEC de l’arrondissement afin de maximiser les retombées.
Nous avons donc, le 1er décembre, assisté à une leçon de lecture donnée par Constantin Mbézélé, enseignant à Maga 2A. Une leçon enseignée selon les règles de l’art, avec la lecture du texte au tableau, en silence, l’identification des mots inconnus, une première lecture par l’enseignant, phrase par phrase, répétée par les enfants, puis du texte entier par toute la classe, puis par rangée par rangée, puis avec des enfants désignés venant au tableau pour lire une phrase, sans aide. Les enfants ont recopié le texte dans leur cahier pour lire à la maison.
Avec Tchipounama ma partenaire, nous avons fait ensuite le jeu-questionnaire avec des énoncés vrai ou faux et les enfants ont bien apprécié !! Cela nous a permis aussi d’enrichir le contenu lorsque nous avions des énoncés faux. Nous étions très satisfaites de cette activité et cela nous permet d’encourager les professeurs dynamiques qui désirent se perfectionner et innover, comme Constantin.
Dans toute la région, cette année, il était possible d’aller se faire dépister gratuitement soit dans certains hôpitaux, soit dans des unités mobiles, grâce à des fonds internationaux subventionnant les réactifs. En janvier, nous aurons les résultats de cette campagne de dépistage et d’ores et déjà, nous savons que la maladie commence à faire beaucoup moins de victimes. Nous verrons maintenant si les résultats sont aussi encourageants pour les femmes enceintes que nous encourageons fortement à se faire dépister en priorité.

mercredi 9 novembre 2011

Les grands obstacles que les filles affrontent dans leur parcours scolaire : ce que des profs en pensent

Le 15 octobre dernier, ma volontaire de planification et moi animions une discussion sur les grands obstacles rencontrés par les filles dans leur parcours scolaire, tout cela dans le cadre du vaste projet de plaidoyer Photo Voice dans l’Extrême-Nord piloté par VSO. Nous avions invité une douzaine de profs -5 femmes et 4 hommes se sont présentés- venant de différents milieux : école de brousse, école privée catholique, école du centre de Maga, institut technique.
Nous avons commencé par identifier quel était le facteur le plus important selon elles et eux et systématiquement, le mariage précoce revenait en tête de liste. Il faut savoir qu’ici, dans l’Extrême-Nord, dès l’âge de 12 ans, une jeune fille peut être donnée en mariage contre rétribution –en argent ou en biens de toutes sortes- et trop souvent, elle ne peut discuter la décision de son père qui attend cette dot et qui ne veut surtout pas dépenser davantage pour l’éducation d’une fille qui sera dans une autre maison. Je vous laisse imaginer les scènes où carrément on pousse la fille à sa belle-famille qui vient la chercher contre son gré et elle ne sait pas où elle aboutira… ni qui elle mariera.
À la fin de la réunion, comme dernière activité, j’ai pensé que les professeurs pourraient écrire une lettre à une élève qu’ils connaissent, afin de l’encourager à persévérer. C’est une façon plus personnelle de s’engager face à ce problème et en même temps, ces lettres pourraient révéler des témoignages inédits. En voici quelques extraits :
Dear Amina,
I have noticed with dismay that you stay away from school. I even heard you will soon get married. Amina, the school need you most. Remember you made the school won the first prize in singing competition. The school have decided to give you a scholarship to finish your class 6 with us. Remember marriage at your age is not primordial for now. I will assist you in all your classroom problems.
Lettre à mon élève,
Ma chère Viviane, je trouve en toi une fille très intelligente et dévouée pour réussir seulement le fait que tu ne maîtrises pas la langue française et que tes parents refusent de payer tes fournitures scolaires ne peuvent te permettre d’aller plus loin dans tes études. Je suis ton enseignant et à cet effet je veux t’encourager à réussir en te donnant des cours particuliers de langue française afin que tu puisses mieux t’exprimer en cette langue et aussi je vais chaque année jusqu’en classe de CM 2 acheter toutes les fournitures dont tu auras besoin et aussi payer tes frais d’examen pour le CEP.
Certains enseignants et directeurs d’école vont jusqu’à démarcher pour obtenir un acte de naissance car il faut savoir qu’ici, les parents ont un mois pour déclarer la naissance d’un nouveau-né et après, il faut un jugement d’une cour située très loin d’ici basé sur un certificat médical d’âge apparent et une attestation à l’état civil de l’arrondissement de non-existence d’acte de naissance, autant de tracasseries administratives qui font que trop d’enfants n’ont pas d’acte. Je vous expliquerai dans une autre chronique ce qui occupe actuellement une grande partie de mon emploi du temps, car nous sommes dans la période des inscriptions au lycée et de l’examen de fin du primaire. J’ai une grosse pile de 140 demandes d’actes datant de 2007 que je dois élaguer car depuis, il y a plusieurs enfants qui ne fréquentent plus le lycée, ou les filles sont allées en mariage. Les élites sont bien prêtes à payer pour ces enfants, mais il faut un nombre plus restreint …


Et voici une photo qu'une fille de 6ème année a pris de sa réalité... elle est au champ de riz. Et si le travail n'est pas terminé, son père ne lui permettra pas de partir le matin pour l'école

dimanche 23 octobre 2011

La cellule pédagogique au primaire : se remettre en question et partager ses expériences

Vendredi le 21 octobre, l’École catholique de Maga accueillait la toute première cellule de la zone de Maga de l’année 2011-2012. Ce n’était pas ma première expérience car j’ai assisté à presque toutes les cellules lors de mon affectation à Pouss, mais j’avais hâte de voir la dynamique, avec des directeurs que je ne connaissais pas sauf un, et des profs inconnus aussi… L’ambiance est très différente des cellules de Pouss car ici à Maga, comme c’est le centre administratif de l’arrondissement, il y a des gens qui viennent de partout, il n’y a pas de dominante ethnique bien que le mousgoum soit très présent ici… Mais on n’est pas en famille … Est-ce que cela va jouer un rôle dans les débats ???? Je vais le voir…
L’organisation même du calendrier est très révélatrice et j’ai assisté à cette réunion avec tous les directeurs des écoles primaires de la zone. Il y a 6 réunions par année scolaire, chaque école doit accueillir sur une rotation de deux ans et on alterne entre une école plus centrale - privée ou publique- et une école de brousse, car le déplacement des profs pose toujours un problème. Puis chaque cellule présente un niveau et une discipline; on a donc de la 1ère à la 6ème année et quant aux disciplines, on équilibre le tout pour ne pas qu’une discipline soit traitée deux années de suite. Ainsi, cette année on aura une leçon de langage en 1ère année, hygiène en 2ème, lecture en 3ème, éducation physique et sportive en 4ème, anglais en 5ème et géométrie en 6ème.
La première cellule peut commencer. Après les présentations d’usage, le groupe de plus de 80 profs et directeurs confondus –et il y a plusieurs absents- accueille la classe de 1ère année et son enseignant qui fera une leçon de langage de 30 minutes sur les parties de la tête, avec dessin au tableau !! Les enfants entrent en classe avec un chant, se mettent en place puis font une prière car à l’école privée, la religion peut se pratiquer. Ils s’assoient et l’enseignant commence. Les enfants regardent le dessin, nomment les parties, puis viennent au tableau marquer les parties qu’ils reconnaissent. L’enseignant corrige au fur et à mesure toutes les fautes y compris la langue car aucun enfant ici ne parlait français lorsqu’il est entré au primaire et il y a encore bien des erreurs de prononciation. Ici, à la différence de plusieurs écoles, les effectifs restent autour 40 enfants. Mais j’ai vu plus de 120 enfants dans une classe de maternelle…
Après la leçon, un collègue fait le résumé détaillé –il « fait le film de la leçon »- puis on passe à la partie critique, en commençant par les aspects positifs pour passer aux aspects à améliorer ou qui sont discutables. Ce qui est intéressant, c’est que tout le monde participe, qu’on soit prof de 1ère ou de 6ème !! Chacun se permet de contribuer à la discussion car il ne faut pas oublier qu’il y a bien peu de maîtres FORMÉS ici. La cellule devient le lieu de formation et de perfectionnement de la très grande majorité des enseignants.
On passe maintenant à la partie la plus fastidieuse mais qui est au cœur de la formation, soit la confection de la fiche didactique en 5 étapes car ici, toute leçon de langage comporte 5 étapes. Il faut préciser les objectifs, les modalités pour le prof et l’étudiant, l’évaluation puis les stratégies de remédiation ou correction. Un secrétaire est au tableau, les profs travaillent collectivement à confectionner cette fiche qui ira à l’Inspection de la préfecture et les profs la recopient dans leur cahier. Ce cahier peut à tout moment faire l’objet d’une inspection et l’enseignant doit se déplacer à l’Inspection. Un prof qui manquerait des cellules ou remplirait mal son cahier risque d’avoir à remplir une demande d’explication et cela reste à son dossier.
Nous avons commencé à 8h30 et c’est à 13h30 qu’on s’arrête, sans pause pour tous en même temps !!!!! C’est un peu la façon de faire : quand on a une tâche, on fait tout une fois car les enseignants ici ont d’autres occupations : les travaux champêtres, la pêche, un petit commerce. Il n’y a que les directeurs et les profs payés par l’État qui peuvent se sentir un peu plus à l’aise. Les autres - maîtres payés par la commune ou par les parents- doivent avoir d’autres ressources.
Et ils sont là, tout un vendredi, même si certains n’ont pas été payés par la commune pendant 4 mois, d’autres recevront leur première paye venant des parents en janvier prochain et d’autres vivront avec l’équivalent de 80$ pour toute l’année… Et quand on les entend discuter de pédagogie, c’est comme s’ils sortaient de l’École normale des instituteurs… ils sont conscients des moindres détails, connaissent les faiblesses des enfants et comment y remédier. Ils méritent notre respect. Chapeau bien bas les profs !!!!!

lundi 12 septembre 2011


LA FLAMBÉE DES PRIX : LES PRIX DES TENUES SCOLAIRES SONT HOMOLOGUÉS ET CEUX DES LIVRES RESTERONT STABLES
Le ministre du Commerce a dû venir à la rescousse des parents  qui magasinent les fournitures scolaires : il a fixé les prix de vente maxima pour les livres et manuels scolaires ainsi que les prix des tenues, et ce même si le prix du coton atteint des niveaux jamais vus.  Au primaire, il faut savoir qu’une tenue coûte en moyenne 5 000 FCFA et au secondaire, elle peut aller jusqu’à 8 500 FCFA.  Ajoutez à cela les livres, les cahiers et les crayons et vous comprenez vite pourquoi en brousse, les enfants n’ont aucun livre.

Le Collectif des librairies citoyennes du Cameroun organise pour sa part des caravanes de vente promotionnelles dans les petites villes peu desservies par des librairies dédiées à la vente de manuels.  Dans l’Extrême-Nord, chaque jour  est dédié à une localité prédéterminée et cela jusqu’à la fin septembre. 

Les jours de marché des villages prennent le relais mais la disponibilité des manuels est  fortement réduite. Il faut alors trouver  quelqu’un qui va en ville …

Dans mon sac de provisions, j’y mets parfois un livre de math ou de français quand un directeur d’école  a assez d’argent, après avoir payé la craie…


Au supermarché DOÔV du quartier Bastos, Yaoundé. 2 CAN$ = 1000 FCFA. Faites le calcul et vous verrez que les manuels ne sont pas donnés !

Hotmail - odetteisabel@hotmail.com - Windows Live

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LA RENTRÉE AU CAMEROUN SOUS LE SIGNE DE LA LUTTE AU PALUDISME
Dans la chambre d’hôtel, deux cadeaux de bienvenue : un panier de fruits et une moustiquaire, gracieuseté de VSO !!

Des moustiquaires, il y en aura tout près de 9 millions*, près d’un pour deux Camerounais. Et de la bonne qualité : ils seront imprégnés d’insecticide à longue durée d’action –c’est le bouclier MILDA-. Le paludisme est la première cause de morbidité et de mortalité au Cameroun. Les enfants ratent encore trop de jours de classe à cause de cette maladie, qui amène des maux de tête, de la fièvre et de fortes douleurs musculaires. Son traitement accapare près de 40% des dépenses de santé des familles, et de telles dépenses expliquent pourquoi on préfère parfois ne pas envoyer son enfant à l’école, afin de garder de l’argent à la maison pour traiter les malades.

Dans les régions très éloignées comme l’Extrême-Nord, ce sera tout un défi de s’assurer que les moustiquaires se rendent dans les familles car la population est dispersée sur un vaste territoire, et la saison des pluies n’étant pas terminée, les pistes ne sont pas toujours praticables. Dès que je serai à Maga, je m’apprêterai à soutenir la campagne de distribution de ces moustiquaires avec la volontaire nationale et j’assisterai à des causeries éducatives si l’occasion se présente. Ce sera un bon moyen pour moi de prendre contact avec les parents et de m’intégrer dans mon village.

Il faudra aussi être vigilants au marché, et s’assurer que ces moustiquaires n’y soient pas revendues. Une des stratégies mises de l’avant sera de les distribuer sans l’emballage, pour toute suite les installer dès qu’ils arriveront à la maison.
*Toutes les données sont tirées de Cameroon Tribune, 19 août 2011

Tout ceci ne serait pas possible sans le soutien de vedettes telles les footballeurs Samuel Eto’o et Song, la Fondation Exxon et l’opérateur de téléphonie mobile MTN.

Et pendant les trois prochains mois, à 21h00, MTN enverra à ses abonnés un texto très simple : « Dormez sous la moustiquaire ». Le téléphone mobile devient le complément idéal de toute cette lutte.